Et si la bienveillance était un levier de performance

12 juin 2019

Managers, leaders, coachs: si vous croyez encore que l’autoritarisme et l’intransigeance sont capables de motiver les collaborateurs en 2019, lisez attentivement ce qui va suivre.

Oui! bienveillance rime avec performance.

Et pour ceux qui ont déjà intégré la bienveillance dans leur leadership, vous trouverez dans ce manifesto :

  • Des clés d’améliorations pour vous-même et vos équipes
  • Des pistes pour cascader la bienveillance à tous les niveaux du management de votre entreprise
  • Une argumentation imparable pour enfin clouer le bec à ceux qui vous accusent d’être trop naïfs, trop rêveurs, trop optimistes

Parce que, oui, le management bienveillant est une nouvelle solution pour fidéliser et faire grandir les collaborateurs.

Oui, elle en est encore à ses débuts en entreprise, comme le fait très justement remarquer le spécialiste P. Rodet.

Mais non : ce n’est en aucun cas une vision “bisounours” de l’entreprise d’aujourd’hui.

1. Non, il ne suffit pas “d’être sympa” pour se montrer bienveillant.

A. Définitions du management, de la bienveillance… et du manager bienveillant

Avant de parler de bienveillance, faisons un retour rapide sur la définition du management : il s’agit du pilotage des ressources humaines et matérielles d’une entreprise pour atteindre les objectifs fixés.

Le manager est donc la personne en charge de piloter une équipe (ou une unité, un département, etc. selon son niveau de hiérarchie).

Pour schématiser, le management au sens strict du terme consiste à :

  1. Fixer les objectifs
  2. Déterminer comment les atteindre
  3. Donner les consignes directives et moyens aux équipes pour les atteindre
  4. Contrôler les résultats
  5. Reporter ces résultats auprès de sa hiérarchie

La question à laquelle nous allons répondre aujourd’hui est la suivante :

Que peut bien venir faire la bienveillance dans tout ça et  comment peut-elle grandement améliorer l’efficacité du manager et de son équipe ?

Etymologiquement, on prête deux origines latines à la bienveillance : bene volens, c’est-à-dire “bien veuillant” ; et benignus, qui signifie “inoffensif”. Aujourd’hui, on dit simplement de la personne bienveillante envers quelqu’un qu’elle est dans une disposition favorable à son égard.

Finalement, l’anglais “care” nous rapproche davantage du sens actuel que le latin : prendre soin, se soucier de.

Qui est alors le manager bienveillant ?

Le manager bienveillant est le manager qui est dans une disposition favorable à l’égard de ses employés :

  • Respectueux
  • Empathique
  • à l’écoute
  • aidant (et pas piègeant)

Cela se traduit par une proximité avec les employés, et surtout par un comportement qui vise à réduire le stress et à respecter les employés et leur santé.

Remarquons tout de suite que nous n’avons pas mentionné le “bonheur”, le “bien-être” ou les “initiatives fun” dans notre définition.

Adopter un management bienveillant, ce n’est pas recruter un Chief Happiness Officer pour qu’il puisse réparer les dégâts d’un management qui ne serait pas bienveillant…

Il s’agit d’une transformation profonde, sérieuse, engageante des relations humaines et de l’organisation du travail.

B. Quand bienveillance rime avec performance

Bisounours, le leader bienveillant ?

Sûrement pas, en adoptant un posture de bienveillance le manager va créer un véritable levier de performance pour  l’entreprise car il va :

  • Améliorer la performance des équipes
  • Réduire les coûts liés au désengagement
  • Réduire le turnover
  • Réactiver la créativité, l’innovation et l’intelligence collective

La bienveillance est un moyen, dont la finalité est la performance et aussi la qualité de vie au travail.

La qualité de vie au Travail n’est pas seulement un accord, un engagement que se doivent de prendre les entreprises à travers un passage en revue des temps de vie qui peuvent dégrader la qualité de vie au travail: réunionites, harcèlement, sécurité, diversité, respect des individus… oui c’est très important de réglementer au cas où certaines entreprises ne sauraient pas encore que tous ces thèmes sont incontournables.

Mais au fond  qu’est-ce qui va faire la différence au quotidien? qui va donner envie ou pas de se dépasser ?

La relation avec le manager, sa capacité à inspirer confiance à reconnaître à valoriser à informer à partager.

Pourquoi ?

(95% des seniors affirment que le travail génère plus de stress aujourd’hui que la décennie passée), il y a un sentiment  que la qualité de vie au travail se dégrade, une quête de sens de plus en plus aigüe qui à elle seule peut-être résolue par une meilleure qualité managériale.

2. Transformer son style de management

A. Les défis des managers intermédiaires

Transformer son style de management n’est pas une mince affaire.

Le manager d’aujourd’hui souffre de grands maux :

  1. Le manque de temps
  2. La mauvaise image du rôle de manager
  3. un management de sa propre hiérarchie qui n’est pas assez exemplaire

Ce sont principalement ces éléments qui font obstacle à la propagation du style bienveillant à plus grande échelle et les troisième n’est pas des moindres.

En effet, manager avec bienveillance nécessite d’être soi-même managé avec Bienveillance car le management se cascade et ce qu’un manager vit avec son N+1, il va avoir tendance à le faire vivre à son N-1…

Une présence accrue au sein de l’équipe. Bien que cette présence soit, à l’origine, au coeur du métier de manager, elle ne représente que 10% de son temps de travail en moyenne.

Seulement 10% de temps accordé à l’équipe; Pour une équipe de 9 personnes, cela signifie 20 minutes d’attention par collaborateur par semaine.

Avant d’initier une transformation de son style de management, il faut d’abord parvenir à se réapproprier son temps.

Apprendre à déléguer et donc à faire confiance, partager les informations donner du sens aux missions pour qu’elles soient mieux comprises, mieux accomplies.

Pouvoir manager réellement, plutôt que de démontrer à sa propre équipe qu’on est meilleur qu’elle…

On constate souvent que l’animation de l’équipe et l’incitation à l’innovation sont complètement laissés pour compte face aux obligations de pilotage et de production.

D’ailleurs, la qualité de vie des managers souffre d’une impression de surcharge permanente (63% des managers se sentent stressés par leur trop grande charge de travail).

Meilleure répartition des tâches ou amélioration de la gestion de son temps, la question de la réappropriation du temps ne peut rester sans réponse lorsque l’on initie une démarche de transformation du management.

Il en va de même avec la mauvaise image du manager, qui reste ancrée dans l’imaginaire des employés.

En France particulièrement, on argumente longuement sur “la mort des managers” et sur l’entreprise libérée. Preuve en est : le livre “Future of Management” a été traduit en français par… “La Fin du Management”.

Déjà de plus en plus distants du terrain, ils se retrouvent confrontés à de la méfiance lorsqu’ils essaient de se rapprocher de leur équipe.

Comment dépasser ces a priori et ne pas se décourager ? La transition d’un management distant voire défiant à un management bienveillant est un processus long, qui va d’abord surprendre les équipes avant qu’elle y croient.

B. Adopter la bienveillance: du temps et de la pratique

Nous le disons régulièrement sur ce blog : bien manager ne s’acquiert pas en un claquement de doigt. Ce n’est pas non plus une compétence réservée à des personnes qui seraient “naturellement charismatiques” ou bien “nés leaders”.

Le management s’apprend.

Cependant, les formations en management peuvent s’avérer trop théoriques pour mettre en application les apprentissages au sein de son entreprise.

Pour mieux manager, rien ne vaut de pratiquer et de s’évaluer en situation, au quotidien et auprès des équipes.

S’évaluer, trouver des axes d’amélioration… Plus facile à dire qu’à faire, quand on ne dispose pas de recul sur son travail ni d’un regard neutre et objectif pour nous accompagner.

Il peut être intéressant de travailler en binôme avec un autre manager, extérieur à l’équipe. Mais cette démarche prend du temps, et comme nous le disions plus tôt, les managers en manquent cruellement.

C. La bienveillance à tous les niveaux de l’entreprise

La transformation du style de management n’est une démarche pérenne que si elle est partagée à tous les niveaux de l’entreprise.

Le manager qui initie une démarche individuelle pour passer d’un style directif à un style bienveillant rencontrera inévitablement l’incompréhension de ses pairs et de ses équipes.

Injecter de la bienveillance dans le management ne consiste pas à changer le comportement d’un seul manager.

Pour être fructueuse, la démarche doit être partagée.

Comme toute autre démarche d’amélioration de la qualité de vie au travail, elle doit s’inscrire à tous les niveaux de l’entreprise.

Pour cela, la bienveillance doit devenir une véritable valeur de l’entreprise et s’inscrire dans la stratégie, la vision et la culture de celle-ci.

3. Coacher les lignes manageriales pour changer leur mode opératoire

Nous avons observé, au cours de nos nombreuses années de coaching, un phénomène de transmission de la bienveillance.

La bienveillance est en effet une qualité essentielle au coach.

Et lors du coaching d’un manager, le coach transmet par l’exemple les pratiques bienveillantes… car il utilise lui-même la bienveillance pour accompagner le manager coaché !

C’est pourquoi nous considérons que la posture de coach est la posture idéale pour montrer la voie de la bienveillance au sein d’une organisation.

Lors d’une démarche de transformation, l’accompagnement par une équipe de coachs permet de lever de nombreux obstacles :

A. Le coach transmet la bienveillance au manager par l’exemple

La posture du coach est très différente de celle du formateur, du consultant ou du collègue manager.

Le coaching en situation n’est pas un cours de management. Il valorise le manager auprès de ses équipes.

Le coach se pose alors en observateur qui apporte ce regard neutre et cette prise de recul nécessaires. Avec Take a Coach, le manager coaché choisit quand et comment le coach délivre ses remarques :

  • En entretien individuel
  • En situation face aux équipes, pour faciliter l’engagement collectif dans la démarche d’amélioration

Notre approche par le coaching se veut elle-même bienveillante :

  1. Le coach détermine les points forts du manager et lui transmet son analyse
  2. Une relation de confiance se développe
  3. Le manager comprend les bénéfices de cette bienveillance sur sa performance
  4. Il transpose la méthode du coach dans sa relation à son équipe

Le manager coaché apprend par l’exemple et modifie naturellement  son management.

B. Une équipe de coachs pour accompagner la transformation à tous les niveaux de l’entreprise

Adopter la bienveillance à grande échelle et en faire un nouvel élément de culture de l’entreprise est un objectif de moyen/ long terme qui va contribuer à une transformation durable de l’entreprise

L’accompagnement par une équipe de coachs permet d’uniformiser la démarche de transformation et de garantir que les managers coachés dans tous les départements ou unités partageront la même vision et adopteront la même posture, cela contribuera également à enrichir la marque employeur

L’équipe de Take a Coach a par exemple accompagné les URSSAF dans la transformation de leur management, de façon simultanée dans plusieurs unités régionales.

La méthode qui leur a été proposée est celle décrite dans cet article :

  1. Les coachs ont accompagné les managers dans la recherche de leurs points positifs
  2. Les managers se sont réapproprié la bienveillance des coachs
  3. Les managers l’ont adoptée dans leur propre management, vis-à-vis de leurs équipes

Et vous, comment envisagez-vous de faire rimer bienveillance avec performance dans votre entreprise ?

Cet article vous a plu ? Partagez le ...