Le manager coach: une alternative à l’entreprise libérée?

19 mars 2019

Le manager-coach existe-t-il? Spoiler alert: oui. Et il pourrait même rendre caduques les idéaux de l’entreprise libérée.

Cet article fait suite à notre avis sur l’entreprise libérée et sur le rôle fondamental des managers de proximité dans la qualité de vie au travail.

Avec la posture de manager-coach, nous souhaitons présenter une alternative à la transformation organisationnelle radicale proposée par le modèle libéré. Elle pourrait bien répondre à tous les espoirs placés dans ce dernier… mais sans nécessiter une transformation profonde de l’organisation.

1. Qu’est-ce qu’un manager-coach?

Face aux discours du type « Il faut se passer des managers pour remettre l’humain au centre de l’entreprise ! » et autres « Supprimons la hiérarchie pour offrir aux salariés l’autonomie et la responsabilisation qu’ils méritent !« , les managers peuvent se sentir remis en question.

Nombre d’entre eux sont arrivés à leur poste par promotion interne, sans avoir été formés ad hoc. Tous les modèles traditionnels de management semblent aujourd’hui dépassés…

Tous ? Non, un modèle traditionnel de management résiste encore et toujours à la volonté d’aplanissement hiérarchique : le modèle du manager coach.

Ce modèle naît dans les années 1970 aux Etats-Unis et atteindra le territoire français une vingtaine d’années plus tard.

Comme son nom l’indique, le manager-coach s’inspire à la fois de la posture du coach et du manager. Revenons sur ces postures pour bien en comprendre les nuances et les différences.

La posture du coach:

L’objectif du coach est proche de celui du coach sportif : permettre aux coachés d’exploiter au maximum leur potentiel.

Pour cela, le coach professionnel pose les fondations d’une relation d’égal à égal avec le coaché. Loin d’être là pour lui donner des ordres ou des consignes, il accompagne le coaché dans la définition de ses objectifs puis dans la recherche de solutions et dans son développement personnel.

Dans le cas d’un coaching d’équipe, le coach tente de stimuler l’intelligence collective pour que le groupe trouve de lui-même ses propres réponses et solutions.

La posture du manager:

Le manager, bien que les styles de management diffèrent largement d’un individu à l’autre, symbolise la hiérarchie et l’autorité.

Son objectif est de mener l’équipe à la complétion de résultats donnés puis de reporter ces résultats auprès de sa propre hiérarchie. Il est ainsi le garant du respect de la stratégie, celui qui oriente l’équipe et donne les consignes adéquates pour garder le cap.

On mélange… et voici la posture du manager-coach:

Le manager-coach est un manager qui enrichit son style de management en adoptant la posture d’accompagnement du coach.

Il garde la responsabilité des arbitrages et de la stratégie et représente de ce fait encore la hiérarchie. Mais il privilégie l’accompagnement des employés à leur direction.

  • Plutôt que de donner des consignes aux employés pour atteindre les objectifs, il privilégie l’écoute et les aide à trouver d’eux-mêmes leurs solutions et à se développer individuellement
  • Il peut rester directif au niveau du collectif, pour s’assurer que tout le monde regarde dans la même direction

En cela, le manager-coach responsabilise, autonomise et favorise l’épanouissement de chacun. Cela ressemble étrangement à la promesse de l’entreprise libérée, non ?

2. Les bénéfices d’un management imprégné de coaching… et ses limites

Quels sont les avantages du management qui s’inspire du coaching ? A priori, ce style de management permet de répondre aux mêmes promesses que l’entreprise libérée : l’humain et l’écoute sont au cœur du management, les employés sont libérés des procédures de contrôle et sont encouragés à l’autonomie et au développement individuel… Tout cela, sans remettre profondément en question l’organisation de l’entreprise avec une transformation laborieuse et risquée.

En sortant d’un modèle de management directif, où le supérieur dicte une consigne et où l’employé exécute, le manager-coach responsabilise les équipes et les autorise à être autonomes. Les employés apprennent à se forger leurs propres consignes, à trouver leurs propres solutions, et donc à sortir d’une posture passive où ils attendent les directives. Grâce à cette posture proactive, la créativité, l’innovation et la collaboration sont favorisées.

La posture du manager-coach connait toutefois des limites.

La transition entre la posture du coach et celle du manager est délicate. Le manager-coach adopte-t-il une posture un peu schizophrène ?

  • Il doit coacher, aider, écouter et favoriser le collaboratif
  • Mais il doit garder une autorité et pouvoir être directif si nécessaire (recadrer de mauvais comportements par exemple)

Le coach est du côté de l’humain et de la coopération. Le manager du côté des process, des résultats et de la direction.

Comment outrepasser ces oppositions et ces limites ?

Avec bienveillance.

Choisir d’adopter une posture de manager-coach, ou un style de management bienveillant, c’est de toute façon considérer l’humain avant tout.

Non pas par pur altruisme… mais par conviction que c’est ce qui créé le style de management le plus efficace.

Pour répondre à des problématiques typiques de manager, le manager-coach peut utiliser des outils de coach, comme l’utilisation des feedbacks, l’accompagnement dans la formation ou l’adoption d’une solution, etc.

Par exemple : plutôt que d’ordonner à Vincent de participer davantage en réunion, sa supérieur Lucie cherchera avec lui, en se mettant à son écoute, à comprendre l’origine du problème (ex: peur de prendre la parole en public). Elle l’encouragera ensuite à s’améliorer, en lui conseillant des ateliers adéquats ou le mentoring d’un collaborateur.

3. Devenir manager-coach… en se faisant coacher.

Se faire coacher pour apprendre à coacher. Il semblerait que ce soit le meilleur moyen de devenir un bon manager-coach !

Les qualités requises relèvent autant du savoir-faire du manager et du savoir-être du coach.

  • Apprendre le savoir-faire du manager : il existe des formations, même si la plupart des managers considèrent que le métier s’apprend sur le terrain
  • Apprendre le savoir-être du coach : il n’est pas ou très rarement enseigné aux futurs managers

Certains diront même que les qualités relationnelles du coach relèvent de la personnalité de l’individu et ne s’apprennent pas. C’est faux ! La bienveillance, l’écoute active, l’observation des collaborateurs, la présence et la capacité à donner des feedbacks sont des soft skills qui se forgent et se renforcent avec du travail et de la pratique.

Comment un manager peut-il alors renforcer ces soft skills ?

Pour initier la transition entre un style de management directif et un style de management coaching, le plus simple reste de… se faire coacher.

Accompagné par un coach, le manager bénéficiera du même type d’accompagnement que celui qu’il cherche à proposer à son équipe. C’est un apprentissage par l’exemple, qui s’avère d’autant plus efficace qu’il ne s’agit que de pratique, contrairement aux formations en management très théoriques.

Voici les actions qu’un manager pourra mettre en place à l’aide d’un coach :

  • Définir un cadre avec l’équipe pour faciliter la transition vers un management-coaching (déterminer qui est responsable de quoi, ce qui relève de l’initiative de chacun et ce qui relève du collectif…).
  • Donner des directions mesurables et faciles à visualiser.
  • Travailler sur la double position du manager : manager + lui-même managé. Aligner les objectifs de l’équipe avec ceux du manager-coach.
  • Remettre en question tous les éléments de son management, pour ne pas laisser des habitudes culturelles détériorer le nouveau style de management. L’intervention d’un coach externe, qui apporte un recul nécessaire, facilite grandement cette étape.
  • Proposer du coaching sans l’imposer. Il n’y a pas toujours de demande du côté de l’équipe (de même avec l’entreprise libérée : tous les employés n’ont pas envie de devenir autonomes…).

Quand un manager peut-il décider de se faire coacher?

  • Vous venez d’être promu-e manager et ne vous sentez pas suffisamment préparé-e.
  • Vous êtes manager depuis des années, mais vous vous sentez remis-e en question par les jeunes générations et le concept d’entreprise libérée. Vous avez besoin de faire un point et d’ancrer un comportement qui ne soit plus basé sur la défense, bien au contraire.
  • Vous dirigez une équipe qui ne fonctionne pas suffisamment ou même qui est en crise et vous voudriez trouver vous-même des solutions pour avancer, voire travailler avec l’équipe, sans intermédiaires, pour changer définitivement de cap.
  • Vous vous sentez pris en tenaille entre une hiérarchie qui vous soutient peu et des collaborateurs qui ne sont pas très volontaires.

Cas client

Une de nos clientes, brillantes études, brillante carrière a dû attendre une heure et demi dans une salle de réunion que son n+2, de dix ans son cadet, daigne arriver à leur rendez-vous.

Elle était prête à partir et c’est à ce moment qu’il a surgi, sans même un mot d’excuse pour son retard. Au retour, très énervée, elle s’en confie à une membre de son équipe qui lui répond « Mais, dans une moindre mesure, c’est comme ça que tu nous traites, toi aussi ». A travers cette petite phrase, elle a réalisé qu’elle avait perdu, au fil du temps, le contact avec son équipe.

Elle est venue travailler avec nous pour remettre à plat sa façon de manager et dans la foulée nous a proposé de travailler également avec son équipe.

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L’entreprise libérée est-elle vraiment un modèle de Qualité de Vie au Travail ?

15 février 2019

L’entreprise libérée est présentée comme un modèle d’organisation miracle: celui qui comblera de bonheur le salarié en le “libérant” des chaînes de la hiérarchie et des managers, lui octroyant autonomie, confiance et responsabilisation. Mais que faut-il en espérer réellement?

Récemment, nous avons engagé la conversation avec un bon nombre d’entre vous sur LinkedIn.

L’objectif ?

Sonder les opinions sur la QVT, en ce début d’année 2019.

Nous avons reçu ce témoignage, ce franc “coup de gueule”, que nous souhaitons partager avec vous.

J’y ai cru, et j’ai été déçu… Depuis, j’en ai marre de tous ces “happy”.

Et à vrai dire, nous aussi.

On en a marre des initiatives “happiness”, du culte du bonheur en entreprise, du culte d’une liberté qui ne naîtrait qu’en dehors de tout lien hiérarchique.

Suite à ce message, nous nous sommes dit qu’il était temps de revenir sur ces grandes tendances et de les analyser.

Nous avons sélectionné l’une de ces tendances pour commencer : l’entreprise libérée.

Vous savez, ce modèle d’organisation révolutionnaire qui a suscité bien des réactions, des espoirs et des émotions depuis sa médiatisation ?

⚠️ Spoiler alert ⚠️ Nous n’allons pas vous vendre l’entreprise libérée comme étant une solution magique à tous les maux des salariés français, vous l’avez compris.

Cependant, son étude et l’étude de sa médiatisation peuvent nous révéler d’importantes leçons en termes de QVT – c’est ce à quoi nous allons nous atteler.

1. Qu’est-ce que l’entreprise libérée? Définition et exemples

Définition de l’entreprise libérée:

L’entreprise libérée est un modèle d’organisation théorisé par Isaac Getz en 2012. Ce modèle prône de “libérer” les employés de la hiérarchie pour améliorer la performance de l’entreprise. Autonomes et responsables, les salariés seraient alors plus motivés et engagés. liberer les salaries de la hierarchie

Ce modèle est fortement médiatisé depuis février 2015, date de sortie du documentaire Arte “Le bonheur au travail”. Cependant, nous devons la création du concept à Tom Peters, qui publie en 1993 « L’entreprise libérée : libération, management ».

 

Comment fonctionne l’entreprise libérée?

Ce modèle d’organisation repose sur un système de management fondé sur la confiance et la responsabilisation des employés.

Les membres de l’entreprise libérée, quel que soit leur statut hiérarchique, sont libres de prendre des initiatives, de proposer leurs idées et d’organiser leur travail comme bon leur semble.

Le système va même plus loin, en supprimant la notion de contrôle par les managers de proximité : les salariés, en toute autonomie, pratiquent l’auto-contrôle. Ils n’ont plus à reporter de leur travail auprès d’un manager. La diminution – voire la suppression – du management intermédiaire et des fonctions support est la preuve de la confiance accordée aux employés dans l’entreprise libérée.

Cependant, la hiérarchie ne disparaît pas complètement. Le passage au modèle de l’entreprise libérée est nécessairement initié par le top management. La vision de l’entreprise est alors portée par un leader charismatique et se veut partagée par tous les salariés.

 

Exemples d’entreprises libérées (et avènement du Chief Happiness Officer)

Les entreprises peuvent appliquer complètement ou partiellement le modèle de l’entreprise libérée :

  • Adhésion à 100%
  • Adhésion partielle, avec des expérimentations “libérées” à l’échelle d’équipes ou de départements

Parmi ces entreprises, nous pouvons en citer plusieurs qui se portent à merveille aujourd’hui :

  • Chronoflex
  • Favi
  • Poult
  • Gore Tex
  • Harley Davidson…

Et d’autres qui expérimentent le concept :

  • Michelin
  • Décathlon…

Le secteur public est également concerné.

L’exemple le plus parlant est le ministère de la Sécurité sociale belge, libéré dans les années 2000, qui a ensuite vu l’avènement de la première Chief Happiness Officer (CHO) d’Europe.

Laurence Vanhée, à l’origine DRH du ministère de la Sécurité sociale belge, explique le nouveau sens qu’elle donne à sa fonction “RH” : Rendre Heureux. Plutôt que de gérer des ressources, elle veille à développer l’humain et la confiance.

Comme nous le disions dans notre article sur le bonheur en entreprise, sa démarche est alors couronnée de succès : chute de l’absentéisme, augmentation de la productivité, une marque employeur qui devient très attirante… et beaucoup d’économies.

D’une manière générale, les exemples d’entreprises libérées sont plutôt des exemples d’entreprises qui réussissent.

Mais ces quelques exemples suffisent-ils à affirmer que l’entreprise libérée est un véritable modèle, qui garantit le succès, duplicable partout ailleurs ?

 

2. Les limites de l’entreprise libérée

Si vous vous êtes déjà intéressé(e) à l’entreprise libérée précédemment, les exemples que nous venons de donner doivent vous sembler familiers.

En effet, étonnamment, les ouvrages et les articles sur les entreprises libérées citent toujours la même poignée de sociétés.

Nous pouvons légitimement nous poser cette question :

Pourquoi un modèle d’organisation aussi bénéfique fait-il si peu d’adeptes ?

Nos deux hypothèses sont les suivantes :

  1. C’est plus facile à désirer qu’à mettre en place
  2. Il ne s’agit pas vraiment d’un “modèle”, au sens d’une organisation réplicable

En y regardant de plus près, les jolies ambitions de l’entreprise libérée ont des limites certaines…

 

Limite 1: L’entreprise libérée n’est pas un modèle magique

On cite toujours les mêmes entreprises libérées.

La plus grande réussite, c’est Gore Tex aux USA. Dès l’origine, dans les années 50, son créateur l’a conçue comme une entreprise libérée.

Mais, finalement, peu d’entreprises ont réussi à mettre en place ce nouveau modèle.

La raison ?

Il n’y a pas de structure organisationnelle magique, qui libérerait n’importe quelle entreprise de tous ses maux.

Aplanir la hiérarchie, écouter les opérationnels, inverser la hiérarchie… D’autres modèles ont planché sur ces sujets avant l’entreprise libérée, sans parvenir à y répondre dans la durée (modèle de la pyramide inversée, réingénierie…).

Ces modèles d’organisation ne prennent pas cette dimension en compte :

L’organisation n’est pas l’unique point de friction, le seul responsable du mal-être au travail.

Nous le disions déjà à propos de la QVT : un ensemble de thématiques sont à prendre en compte, qui vont de l’organisation du travail à son contenu, en passant par l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, l’engagement de tous à tous les niveaux, etc.

La seule réorganisation ne saurait être bénéfique à toutes les entreprises.

Alors, oui, pour certaines structures, l’entreprise libérée, ça marche.

Mais pour les autres ?

 

Limite 2: Ses dérives sont complètement contraires à la QVT

De nombreuses critiques de l’entreprise libérée soulèvent les dérives potentielles du modèle.

absenteisme des salaries

Parmi celles-ci, la notion de “servitude volontaire” dégrade la qualité de vie et créé un terreau propice au stress, voire au burn-out : les salariés ont tous adhéré librement au projet et à la vision de l’entreprise, ils ont consenti à porter cette vision, ils ont choisi d’en être responsables… ce qui justifie des charges de travail démesurées et une absence d’équilibre entre la vie professionnelle et privée.

Ce n’est pas grave, puisqu’ils l’ont librement choisi.

Par ailleurs, la suppression du contrôle par le management intermédiaire peut rapidement tourner à une ambiance de “flicage” de tous par tout le monde, les salariés devenant leurs propres “petits chefs”.

Enfin, l’initiative de libération doit être portée par le top management, qui peut surtout voir ici l’occasion de réduire considérablement les coûts de l’entreprise en supprimant le management intermédiaire et les fonctions supports… surchargeant de ce fait le reste des salariés.

Rappelons également que, aussi beau que le modèle paraît, de nombreux salariés ne se sentent pas la volonté de travailler en totale autonomie. Le mot “liberté” en fait rêver plus d’un, mais les études sur les entreprises libérées, en donnant davantage la parole aux leaders qu’aux salariés, ne sont pas révélatrices de la volonté de tout le corps salarial.

 

Limite 3: Les pro-entreprises libérées se trompent d’ennemis (ou le rôle bénéfique des intermédiaires)

L’entreprise libérée part de ce postulat :

Les managers intermédiaires et les managers de proximité alourdissent les procédures de contrôle, empêchent toute autonomie et reflètent le manque de confiance accordée aux salariés.

Il faudrait alors les supprimer.

Sans eux, les bénéfices seraient donc :

  • Responsabilisation soudaine des salariés, qui deviennent autonomes
  • Auto-motivation
  • Auto-contrôle
  • Et performance accrue (évidemment)

Quel est le problème ?

Nous sommes en 2019.

Les cadres intermédiaires ne sont déjà plus les “petits chefs” du taylorisme.

Leur unique fonction n’est pas le contrôle.

Par exemple, le management participatif existe depuis les années 1980.

Les types de management dits bienveillant, d’écoute ou de responsabilisation ne sont possibles que grâce à ces managers intermédiaires.

Aujourd’hui, pouvons-nous nous passer du rôle du manager de proximité ?

  • Partager la vision et la direction au sein de l’équipe
  • Activer et faciliter l’intelligence collective
  • Ecouter, encourager les initiatives individuelles
  • Gérer les conflits
  • Gérer les compétences et la formation des employés
  • Garantir les résultats

Ces tâches sont un travail à temps plein. Le salarié opérationnel est-il en mesure de cumuler son travail et celui d’un manager de proximité ?

Non, le management n’est pas mort.

Mais la bureaucratie, peut-être.

Car l’engouement pour l’entreprise libérée est révélateur de maux profonds, partagés par un grand nombre de salariés.

Nous ne nous leurrons pas : nous savons bien que, dans une majorité d’entreprises en France, la qualité de vie au travail n’est pas encore au rendez-vous.

En témoignent d’ailleurs les accablants chiffres sur l’engagement des salariés français : moins de 6% des salariés français engagés dans leur travail d’après le rapport de l’institut Gallup.

Bien que le modèle de l’entreprise libérée ne soit pas la solution la plus adaptée à la majorité ds entreprises, sa médiatisation révèle les maux des salariés français.

Ainsi, quelles leçons devons-nous tirer de la médiatisation de l’entreprise libérée ?

  • Un besoin d’alléger les procédures de contrôle
  • Un besoin de reconnaissance et d’écoute
  • Un engouement spontané pour des concepts mal compris

 

3. Les leçons QVT: quelles sont les alternatives à l’entreprise libérée?

Pas de doute, l’entreprise libérée qui fonctionne peut apporter du positif à ses salariés.

Ces bénéfices ne sont cependant pas conditionnés à ce seul mode d’organisation et de management :

Finalement, toute démarche QVT bien pensée doit permettre d’obtenir des résultats positifs en termes d’engagement et de performance.

C’est d’ailleurs pourquoi Take a Coach délivre du coaching en qualité de vie au travail, et pas du coaching en organisation.

Toutefois, l’engouement médiatique pour le système “libéré” en particulier révèle les principaux maux d’aujourd’hui : l’absence d’autonomie, de confiance, de reconnaissance.

Alors, quelles leçons pouvons-nous tirer de l’entreprise libérée pour améliorer nos démarches QVT demain ? (…sans virer tous vos cadres intermédiaires!)

 

A. Aider les managers de proximité à devenir des managers bienveillants

Il faut reconnaître que le manager de proximité “à l’ancienne” (le “petit chef”) est impuissant à diriger et motiver les équipes.

Mais aujourd’hui, peu de managers se revendiquent un style directif.

management bienveillant pour garantir la cohesion d'equipe

En effet, le cadre intermédiaire dépend lui-même d’un manager, avec qui il souhaite entretenir des relations apaisées… Il sait donc que l’équipe qu’il dirige désire la même qualité de relation avec lui.

Cependant, manager n’est pas chose aisée. Peu de formations nous apprennent à devenir de bons managers, car la théorie ne saurait remplacer la pratique.

Devenir un bon manager n’est pas qu’une affaire de bonnes intentions.

  • Savoir écouter
  • Savoir responsabiliser
  • Savoir encourager l’initiative individuelle…

… sont autant de compétences qui s’apprennent et s’entretiennent.

L’une des solutions alternatives à la libération de l’entreprise et à un changement complet d’organisation est d’accompagner les managers de proximité dans leur montée en compétences :

  1. En reconnaissant que leur rôle est indispensable à la performance des équipes
  2. En les accompagnant vers un style de management plus bienveillant

Pour travailler le style de management des cadres intermédiaires, le coaching s’avère une solution résolument fondée sur la pratique.

Les managers de proximité, suivis par un ou plusieurs coachs lors d’entretiens individuels mais également en situation avec leurs équipes, comprennent leurs points forts et leurs faiblesses et apprennent à intégrer la dimension de bienveillance dans leur management.

Plutôt que de supprimer les managers de proximité, ces derniers deviennent les leviers de relations professionnelles de meilleure qualité, d’une communication interne facilitée, d’un contenu de travail valorisé via la responsabilisation de chacun

Bref, les leviers d’une meilleure qualité de vie au travail.

 

B. Aider les managers de proximité à se réapproprier leur rôle et leur temps

Ce discours vous fait peut-être sourire.

“Comment le manager de proximité peut-il accorder du temps à écouter ses collaborateurs, alors qu’il n’a même pas le temps de finir son reporting…”

Oui, bien souvent, ce n’est pas par manque de volonté que le manager d’aujourd’hui se limite à des fonctions de contrôle et de reporting.

C’est par manque de temps.

On dit que 50% du temps du manager est dédié aux tâches de reporting… et donc à rassurer leur propre manager.

Il ne suffit alors pas d’accompagner les managers de proximité vers un management d’écoute et de responsabilisation…

… Il faut aussi leur permettre de se réapproprier leur temps, afin de remettre l’humain et l’équipe là où ils doivent-être : au coeur de leur métier.

Cela signifie notamment alléger les tâches “bureaucratiques”. Par exemple, investir dans des outils pour automatiser le reporting et simplifier la gestion de projet ou de planning. De nombreuses solutions en SAAS existent à cet effet.

Avant de libérer son modèle d’organisation, pourquoi pas simplement libérer ses managers de proximité pour leur permettre de revenir près du terrain et des équipes ?

 

C. Analyser toutes les composantes de la qualité de vie au travail pour comprendre les problèmes… et les résoudre

Nous sommes finalement face à un socle de problèmes communs qui ne peut être résolu que par des solutions particulières.

Une majorité d’entreprises observent le désengagement, l’absentéisme, la démotivation de leurs employés… mais il n’existe pas de solution universelle.

L’entreprise libérée est une solution particulière à ces problématiques, mais elle est difficile à mettre en place, et non adaptée dans la plupart des cas.

Comment concevoir la solution appropriée à votre entreprise ?

Nous vous conseillons d’adopter une grande ouverture d’esprit vis-à-vis de la qualité de vie au travail (QVT).

En effet, une bonne qualité de vie ne dépend pas uniquement de l’organisation du travail (ni uniquement de la qualité des relations professionnelles, ou uniquement du lieu de travail…).

Vous pouvez observer chacune des 10 composantes de la QVT pour identifier les freins et les leviers d’amélioration :

  1. Qualité du contenu du travail
  2. Qualité de l’organisation du travail
  3. Qualité des relations professionnelles
  4. Qualité de l’information partagée au sein de l’entreprise
  5. Équilibre entre vie professionnelle et vie privée
  6. Possibilité de développement personnel
  7. Engagement partagé par tous, à tous les niveaux hiérarchiques
  8. Qualité de l’environnement de travail
  9. Égalité entre les collaborateurs et les collaboratrices
  10. Qualité du dialogue social

Le recul offert par un regard extérieur à votre société, comme le regard d’un coach en QVT, peut s’avérer d’une grande aide à cette étape.

L’état des lieux de la QVT et de ses 10 composantes permet aux dirigeants et à leurs équipes de :

  1. Prendre conscience des blocages
  2. Concevoir leurs propres solutions pour y remédier

La démarche ne se fait pas en un claquement de doigts.

Mais si elle est portée dans la durée par l’ensemble de vos collaborateurs, à commencer par vos managers, alors vous parviendrez à réhausser cette affreuse statistique :

“6% de salariés français se sentent engagés dans leur entreprise”

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Comment bien préparer votre arrivée à un nouveau poste?

8 janvier 2019

Vous l’attendiez depuis longtemps. Ce matin, votre supérieure vous propose de boire un café ensemble. Elle a le sourire des bons jours.

Et c’est effectivement un bon jour:

Elle vous annonce que vous êtes muté-e vers ce poste que vous convoitiez.

Mais…

Mais, tandis que vous essayez tant bien que mal de ne pas exploser de joie, une phrase de votre interlocutrice fait mouche : « C’est un nouveau challenge, je crois vraiment en vous. Maintenant, vous avez à peine le temps de vous y préparer… » 

Vous redescendez sur terre.

Avec tout le travail que vous avez en cours et que vous aurez à cœur d’achever, vous ne voyez pas où trouver le temps de consacrer la moindre minute à la préparation. Pourtant, il faut vous y faire, même si vous êtes là maintenant, la plus grande partie de votre carrière se déroule dorénavant dans ce nouveau poste.

Réussir votre entrée, c’est accroître considérablement vos chances de réussir.

Ou plutôt : rater votre entrée, c’est accroître considérablement vos chances de galérer au début.

Et votre hiérarchie ne vous laissera qu’un court délai pour se faire une idée de vous à ce nouveau poste.

Questionnaire de profilage

Pour accroître vos chances de succès à votre nouveau poste, passez à l’action en complétant notre questionnaire de profilage. C’est gratuit et sans engagement. Un de nos coachs vous rappelle et analyse vos résultats avec vous.

Commencer

Pourquoi faut-il préparer votre arrivée à un nouveau poste?

Nouveau poste = nouveau challenge

Souvenez-vous du moment où l’on vous a proposé cette promotion ou ce poste dans cette nouvelle entreprise. On vous a sans doute souhaité la bienvenue, mais on vous a aussi (surtout) parlé d’un challenge.

Que vous ayez choisi cette situation ou non, dans quelques jours, quelques semaines ou quelques mois, vous allez devoir affronter le challenge et bien sûr, le remporter.

Et c’est au moment même où on vous apprend que vous avez gagné ce droit que vous allez devoir vous y préparer.

Un challenge, c’est réussir… ou échouer

Et là, tout peut basculer.

Vous pouvez attendre sereinement que les choses arrivent et voir comment ça se passe. Peut-être gagnerez-vous, peut-être perdrez-vous.

Pour augmenter vos chances et vous installer dans une posture gagnante, vous ne pouvez vous passer de préparation.

Plus on attaque en amont, plus on a de recul et de capacité de réflexion. Plus on définit ses étapes, plus on est à même de voir diminuer le niveau de stress.

Se préparer pour se mettre en situation de réussir

Pour vous mettre en position de réussir, il vous faut à la fois explorer le terrain sur lequel vous allez vous situer et, partant de cette connaissance, trouver une posture qui allie la mise en œuvre de vos capacités et le nouvel environnement qui sera le votre.

À cette fin, vous pouvez éventuellement interroger le chasseur de tête qui vous a accompagné-e, le service RH qui a validé la décision ou le décisionnaire du poste.

Bien entendu, dans les deux derniers cas, n’abordez que les atouts et les faiblesses de votre candidature et évoquez l’entreprise, mais ne laissez jamais percer de doute quant à votre capacité.

Vous pouvez aussi solliciter votre réseau.

 

Préparez votre intégration en vous intéressant à la culture de l’entreprise

Pourquoi cette connaissance de la culture est utile :

1. Pour éviter les faux-pas lors de l’arrivée

Une cliente, tout juste diplômée d’HEC, nous a raconté le premier jour de son premier emploi.

Elle est arrivée au moment du briefing hebdomadaire de tous les cadres de l’entreprise.

40 personnes dans la salle, debout, à attendre sa présentation.

Non préparée à cela et prise de panique, elle a complètement échoué cette première épreuve, qualifiée de rite de passage par le directeur. Elle n’a pas dépassé la première journée.

 

Découvrez l’histoire complète dans notre guide complet « Réussir son arrivée à un nouveau poste ».

Téléchargez-le ici : 


    2. Pour se faire une idée personnelle du niveau d’adhésion qu’on aura à cette culture et s’y préparer

    Jusqu’ici, votre vision de ce nouveau poste ou de cette nouvelle entreprise se résume souvent à :

    • Ce que vous en avez lu sur leur site internet (valeurs, grands principes…)
    • Ce que vous en avez entendu lors de vos entretiens et autres rencontres

    Aussi, quelle que soit l’origine de votre arrivée à ce nouveau poste, promotion interne, ou recrutement extérieur, il est important que vous enquêtiez de manière plus approfondie sur la culture au quotidien.

    Les moyens sont nombreux :

    • Déplacement
    • Réseaux sociaux
    • Les propos de votre chasseur de tête
    • Vos réseaux personnels
    • Etc.

    Dans notre exemple précédent, notre jeune diplômée aurait pu apprendre l’existence de ce briefing hebdomadaire, et se préparer en conséquence (en soignant ce moment confrontant ou en décalant son arrivée au lendemain).

    Plus vous en saurez, plus vous serez à même de décider de votre niveau d’adhésion.

    Si vous savez que l’habitude de l’entreprise est que tous les soirs, après le travail, on se retrouve au café de manière informelle pour parler de la journée, vous aurez pu préparer quelques alibis pour sécher une partie de ces séances. La chorale ou les séances de sport permettent de s’en tirer à bon compte.

    Cela vous permet de décider de là où vous voulez être et à quel rythme, sans pour autant passer pour un-e rustre.

    Les 3 principaux éléments de la culture à investiguer

    1. Les pistes immatérielles

    • Les habitudes vestimentaires

    Lorsque vous allez apparaître pour la première fois, vous ferez sourire si vous êtes le ou la seul-e à porter une cravate ou un tailleur strict.

    • Les horaires d’une manière générale, et plus particulièrement leur application

    En général, on travaille plus tard dans les start-ups que dans l’industrie et on y est plus flexible sur quelques minutes de retard.

    Vous avez vos propres habitudes, mais il est important de vous adapter et de vous préparer. Dans l’industrie, vous pourrez aller chercher vos enfants à l’école le soir. Dans une start-up, vous pourrez les y accompagner le matin.

    • Le tutoiement ou le vouvoiement

    Savoir que le tutoiement est de rigueur laisse entendre que les échanges peuvent être informels et détendus. Dans le cas contraire, il faut faire plus attention à sa façon de communiquer en général.

    Dans beaucoup d’entreprises, on s’appelle par les prénoms et on se fait la bise. Dans d’autres, on donne encore du Monsieur le Directeur.  Vouvoyer quelqu’un qui vous incite aussitôt à vous tutoyer n’est pas un problème. En revanche appeler Madame Unetelle quelqu’un qui aussitôt vous demande de bien vouloir l’appeler Madame la Directrice est humiliant.

    2. Les aspects purement matériels

    Les aspects matériels simplifieront vos premiers jours de travail. Par exemple :

    • Ordinateur professionnel ou personnel
    • Disponibilité de la voiture de fonction
    • Etc.

    3. Les rites

    Nous sommes dans l’informel. Il y a des rites pendant la durée de travail, et des rites en dehors.

    La journée.

    • La pause café est un moment de sociabilisation. Dans certaines entreprises, elle est considérée comme une perte de temps.
    • Le fait de déjeuner dans la salle de pause. On est encore dans le partage informel, mais selon les endroits, tout le monde n’y a pas accès.
    • La réunion du lundi est elle obligatoire ?

    Hors journée.

    • L’entreprise encourage-t-elle des sorties collectives ?
    • Si vous venez d’être muté, continuerez-vous à aller au pot du mardi avec vos anciens collègues ou organiserez-vous un départ progressif, ou immédiat ?
    • Les pots ?

    Il n’est pas nécessaire d’avoir une réponse à tout. Vous aurez l’occasion de vous adapter et même d’infléchir une décision de départ, mais le fait de vous être interrogé-e sur la plupart de ces questions vous permettra de mieux maîtriser votre comportement et de limiter votre stress lors de votre arrivée effective.

     

    Les 2 grandes réflexions à mener pour vous préparer psychologiquement:

    1. Faire le deuil de votre poste précédent

    La phrase la plus désagréable qu’on puisse entendre de quelqu’un qui intègre un nouveau poste ?

    « Dans mon ancien poste, on faisait ça différemment, je pense que c’était mieux ! »

    Elle suscite une pensée réflexe :

    « Si c’était mieux là-bas, tu aurais mieux fait d’y rester ! »

    Il est important qu’entre un poste et l’autre, vous respectiez une véritable coupure.

    Un pot de départ, aussitôt suivi d’une semaine de vacances ou d’un week-end sans travail pour fêter ça. Il vous faut avoir dit au revoir à toutes les personnes que vous voulez saluer ou informer de votre départ, puis tourner la page. Votre nouveau poste va vous demander suffisamment d’énergie, inutile d’en consacrer à votre ancienne fonction.

    Il faut également que vous ayez clôturé votre précédent poste. N’emportez pas avec vous d’anciens dossiers sur lesquels vous pourriez éventuellement intervenir (parce que, bien entendu, vous êtes indispensable).

    Vous pouvez accepter, notamment si vous êtes en promotion interne ou parce que vous vous y étiez engagé-e, qu’on vous pose des questions dans un délai et des horaires strictement délimités, mais rien de plus. Personne n’a rien à y gagner.

    Enfin, si vous restez dans le même service, il est fort probable que vous deveniez le n+1 de vos anciens collègues.

    Il est important que vous leur fassiez passer le message que vous restez la même personne, mais que la fonction changeant, il est probable que les relations en soient parfois infléchies.

    Ne partez pas sur de grands discours insistant sur le fait que vous resterez le-a même, c’est faux. Vous serez peut-être appelé-e à prendre des décisions que vous ne prendriez pas aujourd’hui.

    Laissez vous cette liberté de changer et ne vous laissez pas enfermer par l’affectif.

    2. Réfléchir à votre posture : l’auto bilan

    Passée la joie de l’annonce et des dialogues de recrutement, il est temps de reprendre les choses à votre façon, de vous faire une vraie impression d’ensemble, libre de toute pollution.

    Quels sont les enjeux pour vous ?

    1. La carrière

    Tout d’abord, la progression marque une étape dans l’élaboration d’une carrière.

    • Réussie, elle n’est qu’une étape.
    • Ratée, elle peut infléchir le cours de la carrière.

    2. Le salaire

    En principe, ce changement représente aussi une plus grande rémunération et davantage de considération.

    3. Le réseau relationnel

    Une carrière est très influencée par le réseau qu’on a pu constituer autour de soi.

    Au départ, on mise sur la quantité. Progressivement, on s’attache à la qualité.

    La vie quotidienne vous amènera à faire des rencontres. Il est important que vous profitiez de ce moment de répit pour voir les pièces manquantes dans votre réseau actuel.

    4. La zone de confort

    Il est important que l’un de vos premiers enjeux soit de trouver une zone de confort nouvelle.

    Prenons un exemple. Vous venez d’être nommé-e chef comptable, ce qui suppose que précédemment, vous étiez comptable. Si vous êtes conscient de lacunes en matière de management, l’un de vos enjeux sera d’acquérir un minimum d’aisance. Vous devrez peut-être demander une formation ou lire des articles ou des livres sur le sujet.

    Quels sont les enjeux pour l’entreprise ?

    Il est important que vous considériez votre arrivée à ce nouveau poste du point de vue de ceux qui vous y ont amené.

    En effet, une réussite ou un échec aura une influence sur leur propre carrière.

    Au delà de ces personnes qui sont votre futur manager et les ressources humaines, il y a l’entreprise.

    Tout d’abord, il est possible qu’il s’agisse d’une règle d’entreprise : on ne laisse pas les gens plus de deux ou trois ans au même poste ; on cherche à motiver les bons éléments en leur proposant régulièrement des situations différentes…

    Le premier enjeu est la bonne marche de votre service :

    • Sur le plan opérationnel : l’atteinte d’objectifs
    • Sur le plan humain : la motivation et la fluidité des relations

    Le deuxième enjeu peut être le développement de l’entreprise.

    Au delà, vous aurez également votre responsabilité quant à la réputation de l’entreprise, par les relations que vous aurez à l’extérieur.

    Enfin, une entreprise qui a dépensé de l’argent pour un recrutement ne rentre pas dans ses frais si vous n’y restez pas.

    Vos points forts et vos points faibles au regard de ces enjeux

    Situez vous par rapport aux enjeux relevé précédemment.

    • Sur un plan technique, quel est votre niveau par rapport à la demande exprimée lors du processus de recrutement ?

    D’emblée, vos pairs considèrent qu’il n’y a pas de problème à ce niveau si vous avez été promu-e en interne.

    • Sur un plan humain, avec qui vos relations sont-elles particulièrement faciles ? Avec qui est-ce plus difficile ?

    Réfléchissez aux façons de vous améliorer.

    • Sur le plan de la culture d’entreprise, quel est votre niveau d’adhésion ?

    Serez-vous en mesure de vous y faire facilement ? Sinon, que pourrez-vous faire ? Quels sponsors pourrez-vous trouver au sein de l’entreprise ?

    N’hésitez pas à multiplier les interrogations et à chaque fois trouver au moins des pistes de réponses, sachant que vous ajusterez en fonction de ce que vous découvrirez.

    Certains aspects pourront, après que vous en aurez pesé le pour et le contre, être évoqués lors d’un premier entretien avec votre nouvel n+1, qu’en principe vous avez déjà rencontré.

     

    L’ultime checklist : les 4 éléments que nos coachs vous conseillent de préparer absolument

    Si vous n’aviez qu’une heure pour vous préparer à ce nouveau poste, ce sont ces 4 éléments sur lesquels vous devriez concentrer votre énergie.

    1. La liste de 4 ou 5 questions que vous poserez rapidement à tous vos interlocuteurs, de la même façon

    Il est important pour que vous puissiez comprendre au mieux qui vous entoure que vous vous construisiez des repères.

    Aussi préparez quelques questions ouvertes où vous laisserez pleinement la parole à votre interlocuteur.

    Puis, dès que vous le pouvez, prenez note de leurs réponses.

    Au bout de quelques mois, vous ressortirez vos notes et les analyserez, à la lumière des observations que vous aurez menées entre temps.

    Ces questions peuvent tourner autour de la santé actuelle de l’entreprise, de votre service et des mesures qui pourraient l’améliorer. Elles peuvent aussi vous concerner plus directement.

    Voici quelques exemples :

    • D’après vous, comment l’entreprise se porte-t-elle actuellement ?
    • Qu’est-ce qui pourrait l’améliorer ?
    • Quelles mesures urgentes prendriez-vous si on vous le demandait ?
    • Idem pour le service
    • Quels conseils me donnez-vous pour ma nouvelle aventure ?
    • Qu’est-ce que vous attendez de moi ?

    2. Votre discours d’arrivée

    Il n’aura peut-être pas lieu.

    Mais imaginez qu’on vous le demande…

    Vous ne pourrez pas vous défausser.

    D’autre part, la préparation de ce discours est un bon exercice :

    • Pas plus de trois minutes
    • À commencer par une blague

    3. Vous présenter en une phrase

    Au début, et surtout si vous venez de l’extérieur, vous allez rencontrer beaucoup de personnes nouvelles.

    Si l’intérêt de la personne va au delà de l’énoncé de votre nom, ayez deux ou trois phrases de présentation en tête qui permettent à votre interlocuteur de vous situer et de se rappeler de vous.

    Cela parait simple.

    Mais l’exercice est plus compliqué qu’il n’y parait sans aucune préparation.

    4.  Avoir un moyen de prendre des notes

    Afin de faire un deuxième auto bilan et de mesurer les progrès accomplis et les difficultés à régler, vous devez consigner le plus d’informations possible.

    • Les réponses aux questions que vous avez posées
    • Les attentes que votre n+1 ne manquera pas de vous exprimer à votre arrivée
    • Les éventuelles attentes exprimées par les ressources humaines
    • Les processus, les rites, les surprises que vous découvrirez au fur et à mesure de votre intégration…

    Le mieux, c’est de prendre des notes au fur et à mesure, de façon confidentielle, que vous regrouperez dans un journal.

    Maintenant que vous êtes prêt-e et que vous avez balayé le plus de zones d’ombres, vous êtes prêt-e à aborder le premier jour de votre nouvelle vie.

     

    Nous écrivons en ce moment la suite du guide :

    • Réussir les premiers jours
    • Les 12 erreurs à ne pas commettre
    • Réussir son arrivée à un nouveau poste – Spécial Managers

    Téléchargez le guide au format PDF – nous vous informerons de la sortie des prochains guides :


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      Performance versus efficience: une confusion contre-productive

      6 janvier 2019

      Performance et efficience: deux notions que nous avons tendance à confondre dans les pays latins… et qui sont pourtant très différentes, notamment dans leur impact QVT!

      Quand la performance devient-elle contre-productive?

       

      Il était une fois, la performance…

      La notion de performance en entreprise, c’est plutôt récent.

      Dans les années 1970, elle concernait trois catégories professionnelles :

      • Le taylorisme permettait de mesurer la performance du salarié de l’industrie
      • La commission rémunérait la performance des commerciaux
      • Le cours de l’action ou la progression de la rentabilité mettait en jeu les primes des instances dirigeantes

      Nous avions donc trois catégories professionnelles, pas plus, dont la rémunération comportait une partie variable (dite « prime » ou « commission » – on ne connait pas encore le mot bonus à l’époque) directement liée à la réalisation d’une performance.

      Aujourd’hui, pourtant, le concept de performance nous a complètement envahis.

      Et elle s’inscrit désormais majoritairement dans une perspective de diminution des coûts.

      L’idée même de performance est très difficile à remettre en cause. La mondialisation, la prégnance de l’économie, la sensation du besoin de croissance nous mettent le dos au mur. Il ne faut absolument pas se faire dépasser.

      • Nombre d’appels d’offres issus du secteur public évoquent l’adaptation au changement et à la nécessaire performance du service.
      • En entreprise privée, les entretiens individuels sont l’occasion de voir ce qu’il en est de la réalisation des objectifs et de négocier ceux de l’année suivante.

      Mais dans cette perspective de performance, où performance et diminution des coûts vont de pair, quels sont les bénéfices pour les personnes et les organisations performantes ?

      Avec du recul, la performance est considérée comme une nécessité pour suivre le rythme dans un monde économique changeant, une obligation pour éviter le chômage… mais elle n’apporte aucune contrepartie en soi.

      Aucun avantage supplémentaire.

      C’est une voie à sens unique…

      … et une quête qui peut coûter très cher.

      Performance et épuisement : attention aux abus !

      Combien de dirigeants se vantent de « savoir mettre la pression », sans pour autant considérer qu’un taux d’absentéisme en forte hausse n’est pas une victoire ?

      Quand la performance détruit la qualité de vie en entreprise, peut-on espérer des résultats positifs ?

      Un exemple classique est celui d’Orange, sous la direction de Stéphane Richard. La pépite française est aujourd’hui apaisée, mais on ne peut oublier les 65 suicides commis dans l’entreprise entre 2005 et 2009, au moment du déploiement du plan Next censé rendre l’établissement plus performant.

      Chez Take a Coach, nous avons refusé certaines missions, comprenant que le coach était pris pour un alibi. « Je vous traite bien, vous avez un coach, alors continuez de venir bosser le samedi. » Ce n’est pas l’idée que les spécialistes de la QVT défendent.

      Les chiffres de la contre-performance et de l’épuisement :

      La quête de la performance devient contre-productive quand elle mène à l'épuisementD’après l’étude annuelle Malakoff Médéric Santé des dirigeants 2015 :

      • 62% des dirigeants de TPE/PME ne se sentent pas capables de travailler au même rythme pendant dix ans.
      • 52% consultent leurs mails en dehors du travail.
      • 44% travaillent plus de 50 heures par semaine.
      • 40% prennent deux semaines de vacances par an au plus.

      Il s’agit d’une étude sur les dirigeants. On imagine aisément que les cadres de ces dirigeants ne se la coulent pas douce non plus, parce que le dirigeant fixe la norme (« si j’y arrive, alors tout le monde peut y arriver »). On peut donc raisonnablement penser que dans 62% des entreprises, le climat est au stress – justifié par la nécessaire performance.

      Et dans les grandes entreprises ?

      C’est aussi la course au challenge. Aujourd’hui, on est systématiquement confronté à un nouveau challenge.

      Ainsi la pression à la performance est de mise, pourtant elle apparaît épuisante même aux yeux de ses promoteurs.

      « De toute façon, dès que tu n’es pas au top, on te dépasse. »

      Monsieur de la Palice en eût dit autant…

      Performance versus Efficience: et si nous n’avions rien compris ?

      À la lecture des classements européens sur la QVT, il est patent que la France et plus généralement les pays latins sont à la traine (voire à la peine).

      Nous avons une piste de solution : un problème sémantique.

      • Étymologiquement, performance vient de l’ancien français parformer, qui signifiait « accomplir, exécuter » au XIIIème siècle.
      • Le verbe anglais to perform apparaît au XVème siècle avec une signification plus large : « accomplir une tache avec régularité, méthode et application, l’exécuter et la mener à son accomplissement d’une manière convenable ».

      Le mot a été ré-introduit en français dans le domaine des courses de chevaux à propos des résultats d’un cheval. Il s’est étendu au sens d’exploit (en compétition…), puis de capacité (d’un moteur…) et enfin d’action (artistique…).

      Ainsi le mot performance anglo-saxon évoque régularité et rendement quand le mot performance français fait allusion à l’exploit.

      • Pour les anglo-saxons, un moteur performant est un moteur qui tourne. On peut mesurer ses performances.
      • Pour les latins, le même moteur n’est performant que s’il domine les autres moteurs du marché, si ses performances sont supérieures.

      Nous pouvons faire la même distinction en entreprise :

      • Pour les anglo-saxons, être performant en entreprise, c’est en donner à l’entreprise pour son argent.
      • Pour les français, être performant en entreprise, c’est être en permanence à la limite de ses possibilités.

      Nous distinguons, chez Take a Coach, la performance-exploit (la vision française de la performance) et l’efficience (la vision anglo-saxonne, qui relève davantage du comportement individuel dans la durée).

      Evidemment, nous n’attendons pas du manager qu’il révolutionne l’approche de son entreprise à la notion de performance.

      Il existe néanmoins des façons de mieux doser les efforts collectifs dans la quête de la performance-exploit.

      Les voici.

      Comment mener ses équipes vers la performance-exploit ?

      En France, comme nous venons de le voir, nous confondons deux acceptions du mot performance.

      • Le résultat chiffré, quel qu’il soit
      • L’exploit

      Lorsque les anglo-saxons parlent de gestion de la performance, ils parlent en réalité d’efficience. Nous, les français, pensons exploit.

      L’exploit est par définition une action qui dépasse les limites ordinaires.

      Il est donc exceptionnel.

      Difficile d’inscrire une action exceptionnelle dans la durée et de la transformer en marche à suivre !

      À l’inverse, l’efficience anglo-saxonne est comportementale. C’est le comportement individuel qui nous rend performants.

      Il faut donc bien comprendre qu’exiger des équipes qu’elles réalisent un exploit sur le long terme ne peut mener qu’à l’épuisement et à la contre-performance.

      Faire durer sur le long-terme une démarche d’exploit de court-terme n’aura pas l’effet escompté

      Les sportifs de haut niveau savent gérer leurs efforts dans le temps. S’ils agissaient autrement, il leur manquerait l’énergie nécessaire à la réalisation d’exploits.

      Dans les entreprises où la pression à la performance est trop forte, des mécanismes parfois inconscients de résistance se mettent en place et concourent à abaisser, de manière involontaire, le niveau général.

      La performance telle que nous l’entendons est la mobilisation des membres de la société, d’une équipe pour atteindre un résultat donné, à condition qu’il soit circonscrit dans le temps et qu’on y applique une véritable stratégie. Stresser ses collaborateurs durablement ne peut être considéré comme une bonne stratégie.

      L’un des arts du management est de doser efficacement les périodes de challenge qui motivent et les périodes de repos. Trop tirer sur la corde conduit à une démotivation et à mettre les salariés en risque. Trop peu de challenge conduit aussi à la démotivation. Le management doit sentir et doser. Il n’y a pas de recette.

      Les 4 étapes pour négocier une performance-exploit:

      Pour mobiliser vos troupes autour de la performance, vous pouvez vous organiser autour des quatre axes qui suivent.

      Vous serez appelé à négocier les termes de la mission en plusieurs fois, avec votre hiérarchie d’une part, et avec votre équipe d’autre part.

      1. Définir l’action ou la mission

      Commettre un exploit suppose d’abord de définir l’action ou la mission attendue : quoi, qui, comment, où, quand.

      De l’objectif va découler l’organisation :

      • Un objectif à très court terme va mobiliser rapidement beaucoup d’énergie.
      • Un objectif à moyen ou long terme impose une gestion de cette énergie dans le temps.

      Ne pas indiquer d’objectif veut dire que la demande de performance est une simple façon de communiquer.

      C’est le rôle du manager d’obtenir tous les éclaircissements sur l’objectif et les critères de son atteinte.

      Tous ces éléments se négocient. Il est conseillé de mener les négociations en plusieurs étapes : comme vous aurez probablement à renégocier auprès de votre équipe par la suite, il faut surtout dans un premier temps avoir une idée précise de ce qui est attendu et de la marge de manœuvre dont vous disposez. Les membres qualifiés de l’équipe peuvent bien sûr contribuer à la définition des objectifs. La négociation des moyens à mettre en oeuvre se fera dans un second temps.

      Cette étape est le socle de tout ce qui suit. C’est la partie à approfondir, à moins d’être dans une structure de type agile, où l’on accepte de renégocier en fonction des événements.

      2. Expliciter le résultat escompté et clarifier l’évaluation du résultat

      Il s’agit de cadrer la règle du jeu.

      Dans tous les cas, le terme performance induit un résultat constatable : pas de performance sans résultat.

      3. Fournir les moyens d’atteinte du résultat et optimiser l’utilisation de ces moyens

      Il doit y avoir adéquation entre le résultat escompté et les ressources allouées à l’atteinte de ce résultat.

      C’est dans l’optimisation des moyens que peut se situer la performance.

      Par exemple, Michel et Augustin qui disposaient de peu de moyens au début de leur activité ont adopté le concept de guérilla marketing qui, associé à l’utilisation des réseaux sociaux, leur a permis de devenir un acteur mondial en moins de dix ans.

      Les acteurs de terrain sont mieux à même d’estimer leurs besoins.

      C’est avec eux que vous allez optimiser les moyens et les ressources à mettre en oeuvre, là encore dans un objectif de négociation. Il est important que l’équipe soit mobilisée sur ce sujet :

      • D’une part, parce que sa connaissance du terrain lui permet d’évaluer correctement et de trouver des solutions originales
      • D’autre part, parce que c’est une des conditions de l’adhésion de l’équipe à la performance-exploit

      Ces moyens et leur optimisation conçus avec l’équipe serviront de base au manager pour négocier avec la hiérarchie.

      4. Apporter une contrepartie à ceux qui réalisent l’exploit

      La contrepartie doit aussi être inscrite dans la règle du jeu.

      L’idée est de sortir de la notion de « performance pour la performance ». La performance-exploit, pour être viable, doit être une négociation entre les parties prenantes.

      Avec un intérêt pour chacun à mener la mission à bien.

      La contrepartie peut être matérielle, immatérielle ou une combinaison des deux :

      • Une prime
      • Une perspective d’évolution de carrière
      • Des journées de récupération
      • Etc.

      D’emblée, si l’objectif est atteint, il faut aussi compter sur la satisfaction et la consolidation de l’équipe.

      Une fois l’opération achevée, il est très important d’analyser chaque étape de la performance-exploit, afin de la valider en l’état ou d’imaginer des améliorations.

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      Le guide pour organiser des réunions plus efficaces (bonus: un cas pratique à la fin)

      4 janvier 2019

      Au secours… encore une réunion!

      Au mot réunion, toute l’équipe s’enflamme: « Il y en a trop! », « ça ne sert à rien! », « je n’ai pas le temps! ».

      Et pourtant : la réunion reste le moins mauvais moyen que l’on ait trouvé pour décider à plusieurs.

      « Le moins mauvais », car oui : il y a beaucoup à redire aux réunions traditionnelles.

      Une jeune consultante me disait ce week-end : « J’ai un client, ils sont en réunion tout le temps. Ils pestent, ils ne décident rien, mais ils semblent heureux de papoter devant un café. »

      Mais difficile de croire que nous nous infligions autant de réunions simplement pour partager un moment de convivialité.

      Les aspects négatifs de la réunion sont nombreux :

      • Elles sont chronophages
      • Elles ne sont pas souvent suivies d’actions
      • Pour certains, elles sont surtout un moyen de se mettre en valeur (réunion-spectacle)
      • Elles sont trop nombreuses et trop fréquentes

      La réunion interrompt la journée de travail. Si elle demande des heures d’attention pour n’être suivie d’aucune action… alors elle sera perçue comme une perte de temps pour vos employés qui, par ailleurs, ont beaucoup à faire de leur côté.

      Pourtant, il existe des méthodes pour organiser des réunions utiles et efficaces.

      Voici quelques conseils issus de notre guide :

      Les 5 clés d’une réunion efficace

      Au secours, encore une réunion !

      1. Vous savez où vous mettez les pieds et pourquoi : l’objectif
      2. Vous ne passez pas une partie du temps à brancher des machines qui ne marchent pas : l’organisation
      3. Vous savez que vous n’avez pas à dire n’importe quoi, n’importe comment : le cadre
      4. Vous vous sentez éclairé(e) au moment d’opérer des choix : moment de décision
      5. Vous n’avez pas l’impression d’avoir perdu votre temps : la gestion du suivi

      Sauf avis contraire, c’est l’organisateur de la réunion qui est garant des ces cinq points dont il assure la préparation et la facilitation.

      Il y a plusieurs types de réunions, avec des objectifs bien distincts

      Nous en avons isolé cinq, dont vous pouvez vous inspirer pour fixer plus facilement vos objectifs :

      1. Des réunions de réflexion
      2. Des réunions de prise de décision
      3. Des réunions de régulation
      4. Des réunions d’information
      5. Des réunions de négociation

      Les 3 phases de la réunion : Préparation, Tenue, Suivi

      Une réunion…

      • Ça se prépare
      • Ça se tient 
      • Et les décisions qui y sont prises sont suivies d’effet

      L’enjeu est important pour le groupe. Cela permet d’avancer plus rapidement, de s’accorder sur des décisions et de faire le plein d’énergie.

      Pour l’organisateur, c’est aussi un moyen de se faire connaitre, de se faire valoir.

      Pourtant, en dehors des personnes qu’on dit charismatiques, la plupart des organisateurs soupirent en disant « je me sens obligé d’en tenir, mais je suis tellement mauvais que ça me dessert ». Là encore, on se limite à l’aspect spectacle. L’organisateur qui n’est pas naturellement à l’aise en public aura intérêt à soigner la préparation et suivre de près la mise en œuvre. Ainsi, sa réputation y gagnera plus que celle d’une personne charismatique qui fait son show, sans faire avancer les choses.

      1. Préparation de la réunion : un moment intense de réflexion… d’un quart d’heure

      Pour commencer, vous allez devoir découper l’objectif global en sous-objectifs.

      Prenons l’exemple d’une réunion de prise de décision : chaque sous-objectif correspondra à une point à discuter et à débattre et à une décision sur laquelle trouver au moins une majorité.

      Traduisez votre réflexion sur le papier, par une succession de questions où les plus difficiles sont plutôt discutées vers la fin (on s’écharpe au début et on perd son énergie).

      Vous n’avez plus qu’à définir un cadre, c’est un travail quasi automatique.

      Un quart d’heure de réflexion, cinq minutes de transcription, dix minutes sur le cadre et l’affaire est pliée.

      2. Tenue de la réunion : elle est différente selon le type de rencontre

      Lorsque le groupe est en séance de créativité (réunion de réflexion), le cadre est éventuellement très libre. Et surtout : même en étant l’organisateur, vous participez comme tout le monde.

      Au contraire, s’il s’agit de réguler les relations difficiles entre membres de l’équipe, le cadre est plus strict et vous devez faire respecter scrupuleusement les règles de circulation de la parole que vous avez fixées.

      3. Suivi de la réunion : c’est la pièce maîtresse de l’efficacité

      Les décisions prises doivent être suivies d’effet.

      Aussi, l’organisateur qui souffle à la sortie en se disant « ça s’est bien passé, j’ai eu peur à un moment, mais on a bien rattrapé le coup » se trompe complètement en employant le passé.

      Les deux premières parties de la réunion se sont effectivement bien passées…

      … Mais le travail ne s’arrête pas là !

      L’efficacité de votre réunion ne se mesurera qu’à votre capacité à maîtriser le plan d’actions et à déployer l’énergie nécessaire à sa réalisation.

      [CAS PRATIQUE] À vous de jouer : retrouvez les 7 erreurs dans cette conversation entre deux collègues

       La conversation :

      • Dis-moi, tu veux bien t’occuper de la réunion sur l’amélioration de nos process clients ? C’est ton domaine, non ?
      • Ecoute, je suis comme toi, j’ai peu de temps et je n’aime pas trop animer…
      • Tu n’as qu’à demander à Pierre d’animer, il passe très bien, les gens l’écoutent.
      • Dans ce cas, ça peut le faire.
      • Tu restes en charge du dossier, on est clairs ?
      • Oui oui, c’est bon.

      Après la réunion…

      • C’était génial, Pierre est directement rentré dans le sujet. Je suis contente de sa prestation, mais tu as vu, les autres, soit ils râlent, soit ils ne disent rien, comment veux-tu qu’on avance avec ces gars ?
      • Je suis d’accord avec toi, il a appuyé là où ça fait mal d’entrée, le décor était clair. Ils ne se sont mis à réagir que quand tu as haussé le ton en parlant des mesures que tu comptais prendre et tu as vu, là c’était la foire d’empoigne, tout le monde se coupait la parole. Enfin, ils ont décidé plus ou moins ce qu’on voulait, maintenant, ils ne pourront pas dire qu’on ne les a pas écoutés.
      • Au fait, qui rédige le compte-rendu ?
      • Oh ben toi, c’est quand même ta réunion. Tu peux le torcher rapidement, de toute façon, personne ne les lit. Mentionne juste l’accord majoritaire de l’équipe sur les changements, qu’ils n’aillent pas se défausser plus tard.
      • Tu penses que j’y intègre l’ordre du jour ?
      • Vu que tu l’as apporté au dernier moment, ça permettra de se le rappeler, d’autant qu’on ne l’a pas suivi, à vrai dire.
      • Là dessus, pour une fois, tout le monde était d’accord !
      • Même Henri. On ne l’entend jamais, je crois que sa seule action a été de lever la main, il n’a pas dû prononcer un mot.
      • Avec lui, c’est toujours comme ça. Bon je te laisse parce que mine de rien, on a débordé d’une heure, ça valait le coup, mais je suis à la bourre.

      Alors, avez-vous repéré 7 erreurs concernant l’organisation de cette réunion ?

      Solution du cas pratique : les 7 erreurs

      1. « Je n’aime pas trop animer » : l’erreur est d’estimer qu’une réunion se limite à l’animation et de ne pas en tenir une à cause de ça. Ici, nos personnages décident de la faire animer par un troisième, c’est une bonne idée.
      2. « Pierre est directement rentré dans le sujet » : une réunion doit d’abord être cadrée. Dans la partie animation de la réunion, on doit prévoir ce cadrage dès le départ et obtenir l’accord de chacun, ça permet de recadrer pendant, s’il y en a besoin.
      3. « Tout le monde se coupait la parole » : c’est la conséquence de ce qui précède, néanmoins, elle est signalée comme erreur distincte parce qu’il appartient à l’organisateur ou à l’intervenant de faire en sorte que tout le monde puisse s’entendre. C’est plus difficile s’il n’y a pas eu de cadrage, mais il faut quand même le faire.
      4. « Torcher rapidement le compte-rendu » : l’erreur ici n’est pas la vitesse, mais le sort voué au compte-rendu. En l’occurrence, un élément de preuve de l’accord conclu. Le compte-rendu est le document qui va servir de base pour le suivi de la réunion. Négliger le CR, c’est négliger le suivi. Or, comme nous l’avons expliqué plus tôt, une réunion non suivie d’effet est réputée inutile aux yeux des participants, ce qui entache gravement la réputation de son organisateur
      5. « L’ordre du jour apporté au dernier moment » : si on veut organiser une réunion efficace, il faut que tous les participants bénéficient d’un même niveau d’information et à tout le moins, de l’ordre du jour. Ne pas l’avoir transmis en même temps que les invitations à la réunion est une erreur importante. En effet, si elle est commise volontairement, on entre dans le domaine de la manipulation.
      6. « Henri n’a pas prononcé un mot » : il fait partie des prérogatives et devoirs de l’organisateur et/ou de l’animateur de vérifier que chaque participant a eu la possibilité de s’exprimer. Par exemple, ils auraient pu utiliser, avant le vote, la technique de la parole tournante.
      7. « On a débordé d’une heure » : une réunion bien organisée, bien cadrée et bien animée ne doit pas déborder, sauf si tous les participants sont d’accord. Pour les consultants, le fait d’apprendre que les temps de réunion ne sont pas tenus est le signe d’une défaillance.

      Aller plus loin : pour nous, ne sont pas des erreurs…

      • Le fait de nommer un animateur si on n’est pas à l’aise dans l’exercice.
      • Organiser une réunion pour faire valider ce qu’on a décidé. Si les participants sont correctement informés avant la réunion et au courant des enjeux pendant celle-ci, il n’y a ni erreur, ni manipulation.
      • Ne pas avoir suivi l’ordre du jour. Si tout le monde est d’accord pour le modifier en cours de réunion, parce que, par exemple, les discussions en cours y conduisent, on peut le changer. Sauf, évidemment, si ce changement nuit aux absents (invités ou pas).

      Vous avez tout bon ?

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      Management et qualité de vie au travail: et si les managers étaient garants du bien-être des équipes ?

      18 décembre 2018

      La qualité de vie au travail, cela passe aussi (surtout) par les managers!

      L’image du manager “petit chef“ que tentent de véhiculer certains et certaines est bien éloignée de la réalité. Quels sont les styles de management les plus adaptés à la performance des équipes et à une vie en entreprise saine et qualitative?

       

      Le management bienveillant : l’un des plus puissants leviers de QVT

      En 2019, le management « petit chef » est rarement une solution jugée appropriée. Un très grand nombre – voire la plupart ? – des personnes en charge d’une équipe préfèrent avoir des relations apaisées, conviviales et empreintes de respect mutuel avec leurs collaborateurs (si, si !).

      Et pourquoi donc, nous direz-vous ?

      La réponse est très simple…

      Le manager bienveillant entretient des relations apaisées avec son équipe

      … La plupart des managers sont elles-mêmes les collaborateurs d’autres managers !

      Et ils souhaitent donc avoir ce type de relation avec leurs responsables.

      Vous trouvez cette vision idéaliste ?

      « Et les objectifs à atteindre ? Et les conflits à gérer ? Et les décisions difficiles à annoncer ? »

      Vos doutes sont légitimes. Il parait difficile d’entretenir des relations apaisées avec ses collaborateurs tout en menant ces tâches rarement agréables.

      Il est vrai que la position de manager n’est pas la plus confortable, coincée entre sa propre hiérarchie et ses collaborateurs.

      Combien d’experts et de spécialistes « métier » hésitent, voire refusent, de prendre une responsabilité de manager, passage parfois obligé dans une évolution de carrière ?

      Nous en voyons parmi vous qui se reconnaissent…

      Et nous ne leur jetons pas la pierre : la position de manager est bien la position la plus inconfortable dans l’entreprise.

      Mais inconfort signifie-t-il forcement frustrations, prise de tête et stress ?

      Certainement pas !

      Au contraire, cette position est souvent source de très grandes satisfactions.

      • Lorsque toute votre équipe se met en action sur un objectif partagé, fait des propositions et prend des initiatives
      • Lorsque la bonne humeur est ambiante et que vos collaborateurs vous saluent le matin avec le sourire

      Cette vision vous fait sourire, ou vous parait un brin naïve ?

      Les responsables qui sont passés d’un style de management directif à un style de management bienveillant peuvent pourtant témoigner de ce changement : le management contribue largement à l’amélioration de la qualité de vie au sein de l’entreprise.

      Encore faut-il former vos managers dans cette direction.

      Comment manager son équipe avec bienveillance ?

      Vous l’avez remarqué: nous n’apprenons jamais vraiment à être manager.

      L’école, l’université, les écoles de commerce, les « grandes écoles », les activités sportives ne nous l’enseignent pas vraiment. Il n’y a pas de réelle formation pratique au management.

      La raison est très simple : la relation hiérarchique n’existe réellement que dans l’entreprise.

      Il existe cependant des postures, des méthodes et des outils efficaces et très faciles à mettre en œuvre pour améliorer votre management et la vie au travail. D’ailleurs, vous en utilisez certains sans vous en rendre forcément compte.

      Il faut les expérimenter, faire des tests, adopter ce qui vous correspond le mieux.

      … Et cela ne se fera pas dans une salle de classe.

      Nous écrirons prochainement un guide plus détaillé sur le management bienveillant.

      D’ici là, n’hésitez pas à nous contacter si vous souhaitez bénéficier de l’accompagnement personnalisé de l’un de nos coachs.

      Et n’oubliez pas ce que disait Francis Blanche : « Face au monde qui change, il vaut mieux penser le changement que changer le pansement ».

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